Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 2.djvu/192

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
188
LIVRE II, CHAP. VI

doute qu’à la même époque la chaussée du sud, conduite déjà jusqu’à Capoue par Appius Claudius, n’ait été aussi prolongée jusqu’à Venouse. Ainsi, quand finit la guerre Samnite, le territoire romain touche,au nord la forêt Ciminienne, à l’est les Abbruzzes, Capoue au sud ; et deux postes avancés, Lucérie et Venouse, placés sur la ligne de communication des peuples hostiles à la République, du côté de l’orient et du midi, achèvent leur isolement dans toutes les directions. Rome n’est plus seulement la première des puissances de la Péninsule, elle en est désormais la puissance dominante. 250 av. J.-C.Le cinquième siècle de la ville s’achève. À cette heure solennelle, les nations que la faveur des dieux et leurs plus hautes aptitudes ont poussées chacune à la tête de toute la contrée environnante, vont se rapprocher et se toucher dans les conseils et dans la guerre ; et de même qu’à Olympie, les vainqueurs dans les premières joutes doivent se livrer un second et plus sérieux combat ; de même dans la vaste arène ou sont en jeu les destinées du monde, Carthage, la Macédoine et Rome entrent en lice. Une immense lutte se prépare ; elle sera décisive et suprême.