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GUERRE DE L'INDÉPENDANCE ITALIENNE

pour les troupes la route qui mène de là à Arretium[1].

Nouvelle explosion de la guerre Tusco-Samnite.Les Samnites étaient trop braves pour ne pas comprendre qu’une telle paix était plus funeste que la plus funeste des guerres : de la pensée, ils passèrent aussitôt à l’action. À la même heure, les Celtes de l’Italie du nord recommencèrent à s’agiter, après leur long repos. Dans ces régions aussi, quelques peuplades Étrusques n’avaient point déposé les armes, et de courtes trêves faisaient alternativement place à des luttes sanglantes, mais sans résultats. Toute l’Italie centrale était en fermentation ; et une partie du pays se soulevait ouvertement, alors que les Romains n’avaient encore ni achevé leurs citadelles, ni complètement fermé les passages entre le Samnium et l’Étrurie. Peut-être n’était-il point trop tard, encore pour sauver la liberté ! Mais il fallait saisir l’heure ; les difficultés de la lutte croissaient, et sous la pression de la paix subie, les forces de l’assaillant allaient diminuant tous les jours. Cinq années s’étaient écoulées à peine. les blessures infligées aux rudes paysans du Samnium, par une guerre de vingt-deux ans, saignaient encore. Dès l’an 456298 av. J.-C. pourtant, la ligue Samnite recommença la lutte. Dans les derniers combats, Rome avait été servie à souhait par ses relations d’amitié avec les Lucaniens, dont les incursions sur le territoire de Tarente écartaient celle-ci du théâtre de la guerre. Mettant à profit les enseignements de la veille, les Samnites se jetèrent d’abord avec toutes leurs forces

  1. Les opérations de la campagne de 537217 av. J.-C., et mieux encore, la construction de la chaussée d’Arretium à Bononia [Bologne] en 567187 av. J.-C., démontrent que dès avant cette époque celle-ci existait déjà entre Rome et Arretium. Seulement elle n’était point encore grande voie militaire, à en juger par le nom qui lui fut donné ultérieurement (voie Cassienne). Ce n’est que vers 583171 av. J.-C. qu’elle a pu être érigée en voie consulaire ([via consularis] ; car entre Spurius Cassius, consul en 252, 261 et 268502, 493 et 486 av. J.-C., à qui l’on ne saurait songer à attribuer sa construction, et Gaïus Cassius Longinus, consul en 583171 av. J.-C., les fastes consulaires de Rome ne font mention d’aucun autre Cassius.