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LIVRE II, CHAP. V

par les Latins, était souveraine sur son territoire, et entrait dans la ligue avec sa place dans les fêtes latines et son vote dans l’assemblée fédérale ; mais aujourd’hui toute cité incorporée à une autre perd à la fois son indépendance politique et se voit exclue de la ligue. D’un autre côté, le nombre des villes fédérales y ayant voix demeure fixé à trente, ni plus ni moins, suivant l’usage antique : quant à celles admises plus tard, elles ne votent pas, soit parce qu’elles sont trop peu considérables, soit parce qu’à raison de quelque faute commise, elles ont été repoussées au second rang. Voici d’ailleurs les noms de ces villes fédérales vers l’an 370384 av. J.-C.. Parmi les anciens lieux Latins, laissant de côté ceux disparus ou ceux dont la position est restée inconnue, on

    Tusculans, les Tolérins (position inconnue), les Tricrins (id.), les Veliterniens (Velitres). Les indications isolées que l’on rencontre chez les divers auteurs concordent d’ailleurs avec cette liste. Tite-Live fait mention d’Ardée (32, 1), de Laurentum (37, 3), de Lanuvium (41, 16), comme faisant partie de la Ligue ; Cicéron nomme aussi Bovilles, Gabies, Labici (pro Planc. 9, 23) ; Denys donne sa liste à l’occasion de la déclaration de guerre dénoncée par le Latium, à Rome, en 498 av. J.-C.256 (p. 129), et il a paru tout naturel, à Niebuhr et à d’autres après lui de regarder que cet auteur l’avait empruntée au pacte d’alliance renouvelé de 493 av. J.-C.261. Mais qu’on le remarque, cette liste est alphabétique ; et les noms de peuples commençant par un G (Gabiniens, etc.), y occupent une place que le G n’avait point encore dans l’alphabet latin au Vers 250temps des XII Tables, et qu’il n’a guère obtenue avant le Ve siècle (V. mes unterital. Dialekten. Dialectes de la basse Italie), 1850, Leipzig) De là j’infère que Denys a dû puiser à une source beaucoup plus récente que le document de 261 ; et il me semble juste de rattacher tout simplement sa liste à l’époque de l’organisation actuelle et définitive de la ligue. Denys, avec ses habitudes positives et non historiques, n’a-t-il pas pu la reporter ainsi toute faite jusqu’au temps des origines fédérales ? — Quoi qu’il en soit, nous n’y voyons figurer aucune cité non Latine pas même Cœré ; elle n’énumère que des localités Latines pures, ou peuplées de colonies dites Latines (ni Corioles, ni Corbio ne seront regardées comme des exceptions). Que si maintenant on compare la liste de Denys avec celle des colonies latines, nous constatons que sur les 9 colonies fondées jusqu’en 385 av. J.-C.369, Suessa Pometia, CORA, Signia, VELITRES, NORBA, ANTIUM (si réellement elle a jamais été ainsi colonisée. V. p. 335), Ardée, CIRCÉI S, et SATRICUM, il en est six (celles écrites ci-dessus en plus gros caractères) qui figurent dans la ligue , et que parmi les colonies postérieures à 382 av. J.-C.372, Setia est la seule qui, sui-