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LIVRE II, CHAP. V

nales ne leur attribuent qu’une participation très faible à la résistance désespérée des Eques et des Volsques ; et, chose plus remarquable, nulle part le vainqueur n’élève chez eux de citadelles pareilles à celles qu’il érige en grand nombre dans la plaine des Volsques, pour les contenir. Peut-être aussi les Sabins se répandaient-ils déjà dans l’Italie méridionale : peut-être qu’attirés et séduits par les bords enchanteurs du Tiferne et du Vulturne[1], ils n’avaient plus souci de disputer sérieusement leur patrie aux Romains. La Sabine, à demi abandonnée, offrait à ceux-ci une conquête des plus faciles.Sur les Eques et les Volsques. Les Eques et les Volsques luttèrent au contraire avec vigueur et opiniâtreté. Nous ne dirons pas les querelles se renouvelant chaque année entre eux et Rome. La chronique locale ne distingue pas entre les incursions les plus insignifiantes et les combats les plus décisifs ; et laisse de côté, d’ailleurs, l’enchaînement historique des faits. Il nous suffira d’indiquer ici les résultats les plus importants. Les Romains avaient tout avantage à séparer les Eques des Volsques, et à occuper tous les points de communication. À cette fin, ils fondèrent les forteresses fédérales les plus anciennes, ou les soi-disant colonies latines de Cora, Norba (vers 492 av. J.-C.262, probablement) et Signia (renforcée vers 495 av. J.-C.259)[2], qui toutes commandaient les passages entre les pays Eque et Volsque. Alliance avec les Herniques.Les Herniques, en entrant dans l’alliance Romano-latine, apportèrent de nouvelles forces à Rome (268486 av. J.-C.) ; achevèrent d’isoler les Volsques, et formèrent un inexpugnable boulevard du côté des Sabelliens du sud et de l’est. Aussi leur peuple, en échange d’un tel service, fut-il admis par ses deux alliés sur un pied d’égalité dans les con-

  1. [Auj. le Biferno, qui traverse la province de Molise, et se jette dans l’Adriatique : — le Volturno, qui arrose Capoue.]
  2. [Cora, dont les ruines sont encore visibles, et Norma ou Norba, sont dans le voisinage de Velletri. — Signia, auj. Segni.]