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ASSUJETTISSEMENT DU LATIUM ET DE LA CAMPANIE

résistances sérieuses qu’elle y rencontrait, et malgré des luttes qui mirent en question l’existence du pacte fédéral, à un moment où il fallait combattre tout à la fois et les Tarquins bannis de Rome, et les familles royales, et les factions royalistes, puissantes alors dans le pays. La puissance Étrusque grandissait encore : les Véiens recouraient à des hostilités sans cesse renouvelées, et Porsena passait le Tibre : toutes circonstances qui commandaient aux Latins de persister quand même dans leur union, telle que l’alliance l’avait faite, et dans la reconnaissance de la suprématie des Romains. L’intérêt du salut public voulait qu’ils se laissassent imposer tantôt une réforme sollicitée déjà par tant de causes à l’intérieur des cités, et tantôt même l’aggravation des droits d’hégémonie concédés jadis à la cité de Rome.

Progrès de Rome et du Latium à l'est et au sud.Ainsi unie et compacte à toujours, la nation Latine sut non seulement défendre, mais encore élargir, sa position et sa puissance. Nous avons raconté plus haut comment les Étrusques n’avaient pas longtemps gardé leur suprématie au-delà du Tibre ; comment les limites existantes au temps des rois avaient été bientôt rétablies (p. 109) : ce ne fut guère qu’un long siècle après l’abolition de la royauté que Rome songea à s’étendre au Nord. Les conquêtes des rois et de la république, au lendemain de sa fondation, se dirigeaient vers l’est et le sud ; contre les Sabins, d’entre le Tibre et l’Anio ; contre les Eques, placés à côté d’eux sur l’Anio supérieur, et contre les Volsques des rivages de la mer Tyrrhénienne. Conquêtes : sur les Sabins.Rome a de bonne heure mis le pays Sabin sous sa dépendance : on en voit la preuve dans ce fait, que pendant les guerres Samnites, ses armées traversent sans cesse la Sabine comme un pays ami. Bien avant les Volsques, les Sabins abandonnent leur dialecte originaire et adoptent l’idiome romain. La conquête semble s’être opérée chez eux sans difficultés sérieuses : les an-