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LIVRE II, CHAP. IV

cuse a été conduit à vouloir couvrir ces mêmes rivages de colonies ; comment, enfin, Athènes elle-même, ainsi que, nous l’enseigne un document récent, avait décidé qu’elle y enverrait aussi des colons, dans le but de protéger sa marine et son commerce contre les coups de main des pirates Tyrrhéniens (429)325 av. J.-C.. Mais, quelque nombreux, quelque importants qu’ils aient pu être, les établissements de la côte orientale n’étaient déjà plus que les débris, les vestiges isolés d’un empire désormais disparu, et si les individus y trouvèrent encore matière à succès, dans le négoce en temps de paix, ou dans les bénéfices de la guerre, la nation Étrusque n’en tire pas profit pour elle-même. Sous un autre rapport, il convient de reconnaître que, chez les Toscans à demi indépendants de l’Adriatique, il existait le germe d’une culture, dont nous retrouvons plus tard les résultats chez les Gaulois et les nations Alpestres (I, p. 288). Déjà, sans doute, les bandes des envahisseurs abandonnent d’elles-mêmes, comme Scylax le dit encore, les pratiques de la guerre, et s’assoient tranquillement dans les fertiles plaines du Pô. Quoi qu’il en soit, les premiers rudiments de l’industrie et des arts, ainsi que l’alphabet et l’écriture, sont un legs de l’Étrurie aux Celtes de Lombardie, aux peuples des Alpes, à ceux de la Styrie actuelle.

L'Étrurie propre a la paix. Sa décadence.Après la perte de leurs possessions de Campanie et de leurs territoires au nord de l’Apennin, ou au sud de la forêt Ciminienne, les Étrusques vivent resserrés dans d’étroites frontières : pour eux, les temps ne sont plus de la puissance et de l’ambition conquérante. La nationalité Étrusque subit au dedans le contrecoup de sa déchéance au dehors ; et les germes de dissolution que depuis longtemps elle recèle se développent au grand jour. Il faut lire, dans les auteurs grecs contemporains, le récit des fantaisies inouïes, excessives, du luxe toscan.