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LIVRE II, CHAP. IV

tique. Leurs corsaires avaient jeté l’effroi jusque dans les mers orientales.

Le Latium soumis à l’Étrurie.Sur le continent leur puissance grandissait de même. Il était pour eux du plus haut intérêt de conquérir le pays Latin, qui seul les séparait des villes Volsques tombées dans leur clientèle, et de leurs possessions Campaniennes. Jusqu’alors, Rome avait été le boulevard du Latium : elle avait maintenu avec succès sa frontière Tibérine. Mais vint le jour où la confédération Étrusque, profitant d’un instant de désordre et de faiblesse, à la suite de l’expulsion des Tarquins, reprit plus vivement l’offensive : son armée, conduite par le roi Larth Porséna de Clusium, ne trouva plus devant elle la résistance accoutumée. Rome capitula, et échangeant contre la paix (en 507 av. J.-C.247), ce semble, tout son territoire transtibérin dont, s’emparèrent les cités Étrusques voisines, elle perdit aussi la domination exclusive du fleuve. Elle dut livrer au vainqueur toutes ses armes, et jurer de ne plus se servir du fer que pour la charrue. L’Italie semble à la veille d’être englobée tout entière dans l'empire Étrusque.

Les Étrusques chassés du Latium.La coalition Tusco-Carthaginoise mettait donc en péril l’indépendance des Italiotes et des Grecs : mais avertis par le danger commun, entraînés par le sentiment de leur parenté de race, ils s’allièrent étroitement, et le succès couronna leurs efforts. L'armée étrusque, ayant, après la chute de Rome, pénétré plus avant dans le Latium, fut arrêtée dans sa marche victorieuse devant les murs d’Aricie, grâce au secours des gens de Cymè (Cumes), accourus à temps pour la dégager (248506 av. J.-C.). Nous ne savons pas comment se termina la guerre, ni si Rome avait déjà rompu la paix honteuse et ruineuse qu’elle venait de subir: un fait est certain, c’est que cette fois encore les Étrusques ne purent se maintenir sur la rive gauche du Tibre.

Bientôt, la nation Hellénique eut à soutenir une lutte