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IX
DU TRADUCTEUR

brillantes couleurs : les portraits, les tableaux variés se succèdent : l’intérêt historique et politique va grandissant !

M. Mommsen nous avait priés de commencer notre publication par le IIIe livre (Guerres puniques). Il craignait, bien à tort selon nous, que ses études sur les origines ne semblassent arides au lecteur, et ne nuisissent, par cela même, au succès, sinon à l’estime qui lui est légitimement due. À ces scrupules, nous avons opposé une résistance respectueuse ; nous avons pensé qu’une telle œuvre, écrite par un savant sérieux et illustre, veut avant tout être étudiée suivant l’ordre logique des matières et l’enchaînement historique des faits. Nous nous tromperions fort, ce nous semble, si l’opinion publique ne venait pas ratifier notre jugement. Pour remarquables et complets que soient les travaux de notre auteur sur Hannibal, César, et leur temps, les origines romaines, que nous publions d’abord, n’en sont pas moins un morceau de maître, et constituent une sorte de portique grandiose à l’histoire des siècles postérieurs[1].

Les travaux de la science allemande sont trop peu connus en France ; avouons-le courageusement, si cet aveu doit nous inspirer une émulation plus noble et plus féconde dans l’avenir. Le sceptre de l’érudition, de l’archéologie, de la philologie comparée et de la science des lois, et par suite, de l’histoire ; le sceptre

  1. Il paraît en ce moment, en Belgique, une traduction que M. Mommsen n’a point autorisée. L’éditeur de la présente traduction (par M. Alexandre), cessionnaire des droits de l’auteur et de l’éditeur allemands, et du traducteur lui-même, proteste contre une contrefaçon qu’interdisaient et la loi morale et la volonté formelle de M. Mommsen, et qu’il poursuivra partout où la loi française et les lois étrangères lui en donneront le pouvoir.