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CHAPITRE IV

LES COMMENCEMENTS DE ROME



Les Ramniens.À quelques trois milles allemands (six lieues) en amont de l’embouchure du Tibre, s’élèvent, près de ses rives, un certain nombre de collines, plus hautes sur la rive droite, plus humbles sur la rive gauche : à ces dernières, depuis deux mille cinq cents ans, s’est attaché le grand nom de Rome. D’où est venu ce nom ? quand est-il apparu ? L’histoire l’ignore : selon les premières notions qui nous parviennent, les habitants de la cité fondée en ce lieu, ne s’appellent point les Romains, mais les Ramniens (Rammnes), suivant la règle grammaticale de l’élision des voyelles, familière aux langues primitives, et que les Latins ont d’ailleurs promptement abandonnée[1]. L’orthographe du mot Ramnes est par elle-même un sûr témoin de son antiquité immémoriale. D’où est-il dérivé ? quel sens a-t-il ? Rien ne nous l’indique d’une façon sûre : peut-être, par Ramnes, faut-il entendre « les hommes de la forêt ou des bois. »

  1. On trouve dans nombre de mots d’ancienne formation des altérations et des changements analogues. Cf. pars, portio, ; mars, mors ; farreum, antique forme d’horreum ; Fabii, Fovii ; Valerius, Volesus ; vacuus, vocivus.