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LIVRE I, CHAPITRE II
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de celles parlant le sanskrit. En revanche, les aspirées proprement dites leur sont primitivement inconnues, quand les Grecs et les Étrusques en font constamment usage, ces derniers mêmes ne reculant pas devant leurs sons les plus rudes. Seulement, les Italiens les remplacent par l’un de leurs éléments, tantôt par la consonne moyenne, tantôt par l’aspiration simple ϝ ou h. Les aspirées plus délicates, les sons s, v, j, dont les Grecs s’abstiennent le plus qu’ils peuvent, se maintiennent presque inaltérés dans les langues italiques, et parfois même y reçoivent certains développements. Elles ont aussi cela de commun avec quelques idiomes grecs et l’étrusque, qu’elles retranchent l’accent, et arrivent ainsi souvent à la destruction des désinences ; mais elles vont moins loin dans cette voie que le second, et elles y vont plus loin que les premiers. Si cette loi des éliminations des finales s’observe à un degré démesuré chez les Ombriens, il faut dire que cet excès n’est point un résultat propre à leur langue, et qu’il dérive d’influences étrusques plus récentes, qui se sont de même, mais plus faiblement, fait sentir à Rome. Par cette raison encore, dans les langues italiques, les voyelles brèves sont régulièrement supprimées a la fin des mots ; les longues disparaissent fréquemment aussi, et, quant aux consonnes, tandis qu’elles persistent à cette même place dans le latin et le samnite, l’ombrien les élimine encore. De plus, le verbe du mode moyen n’a laissé que peu de vestiges dans les idiomes italiques : il y est suppléé par un passif tout particulier en r. Les temps y sont formés, pour la plupart, à l’aide des racines es et fu ajoutées au mot principal ; tandis que les Grecs, grâce à leur augment et à la richesse de leurs terminaisons vocales, ont presque toujours pu se passer des verbes auxiliaires. Comme l’éolien, les dialectes italiques n’usent pas du duel ; ils ont, en revanche, toujours, l’ablatif que les Grecs ont