Page:Mommsen - Histoire romaine - Tome 1.djvu/333

Cette page a été validée par deux contributeurs.
313
L’ART

parent et se consomment les mets ; là se placent le foyer des Dieux domestiques, le lit nuptial, et la bière des morts : là le chef de maison reçoit les hôtes : là enfin, l’épouse se tient assise, filant la laine au milieu de ses femmes. Il n’y a point de pièce d’entrée car on ne saurait donner ce nom à l’espace découvert communiquant de la porte à la rue. Il s’appela vestibulum, parce qu’en pénétrant dans la maison il était d’usage de ne garder que la tunique ; en sortant, au contraire, on s’enveloppait dans les plis de la toge. Point de distribution intérieure et compliquée, à l’époque où nous sommes : seulement autour de l’atrium il y avait parfois des réduits pour le sommeil (cubicula) et pour les provisions. Il n’y faut point chercher non plus des escaliers ou des étages.

Influence ancienne de l’art grec.Ne nous demandons pas s’il a jamais existé trace d’un art de bâtir primitif italien, les enseignements des Grecs ayant de suite prévalu et caché sous des constructions nouvelles les premiers et faibles essais du savoir-faire indigène. Les plus anciens échantillons qui nous soient connus sont calqués sur le type grec avec autant de fidélité, pour ainsi dire, que les monuments de l’ère d’Auguste. Voyez les plus vieux tombeaux de Cæré et d’Alsium[1], ou le plus ancien parmi ceux récemment ouverts sur l’emplacement de Præneste [Palestrina] : ils ressemblent exactement aux trésors d’Orchomène et de Mycènes : ils sont construits en maçonnerie à assises rentrantes, et fermés en haut par une énorme pierre plate. On trouve encore un exemplaire semblable dans un très vieux monument adossé au mur de ville de Tusculum[2] ; enfin le Tullianum (Santo Pietro in carcere), l’antique puisard creusé au pied du Capitole, n’eut pas, d’autre toit jusqu’au jour où l’on tronqua son cône par

  1. [À l’embouchure de l’Arno.]
  2. [Sur la hauteur du Frascati.]