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LIVRE I, CHAP. XV

mun. D’un autre côté, on y eût déjà rencontré, sans doute, tous les éléments de cette fausse et pauvre science astrologique ou théologique tant célébrée par la critique radoteuse d’un temps de décadence, et qui a, valu aux Toscans l’honneur d’être mis sur la même ligne que les Juifs, les Chaldéens et les Égyptiens, comme s’ils avaient été la source merveilleuse de toute doctrine sacrée ! De l’art des peuples sabelliques, nous savons moins encore, s’il est possible ; sans que par là nous accordions qu’ils aient marché derrière leurs voisins. Si même nous nous permettions quelques conjectures, en partant du caractère et du génie connus des trois principales races italiques, nous dirions que les Étrusques sont restés plus loin derrière les Grecs ; que les Samnites s’en sont au contraire davantage rapprochés sous le rapport de la vocation artistique. N’est-il pas vrai, par exemple, que les meilleurs et les plus originaux parmi les poëtes latins, Nævius, Ennius, Lucilius, Horace, appartiennent aux pays samnites ? L’Étrurie, au contraire, n’a pas de représentant dans la littérature romaine, si ce n’est, peut-être, Mæcène, d’Arretium [Arrezzo], le poëte de cour à sec de veine, insupportablement fade sous l’apprêt de ses vers ; ou encore Perse de Volaterra [Volterre], cet idéal du poète jeune, arrogant et blasé.

Architecture primitive.Toutes les races, on le sait, ont possédé en commun les rudiments de l’art de bâtir. C’est par la maison que l’architecture débute ; il en fut de même chez les Grecs et les Italiens. Construite toute en bois, recouverte d’un toit de chaume ou de bardeaux, la maison antique dessine un rectangle quadrangulaire, ouvert au centre et en haut par le large orifice du cavum ædium, correspondant au bassin où s’écoulent les eaux pluviales (impluvium), et par où descend la lumière et s’échappe la fumée. Au-dessous d’un « toit noir » (atrium), se pré-