Citons à l’appui une concordance et une preuve. Les noms des mois n’ont pu entrer en usage, que quand le mois est apparu comme la douzième partie de l’année solaire. Eh bien ! ces noms, ceux de mars et de mai plus spécialement, ne sont point adoptés à la fois par les Italiens et par les Grecs ; mais tous les Italiens les pratiquent en commun. Établir un calendrier usuel en harmonie avec les mouvements lunaire et solaire ; résoudre ainsi un problème sous certains rapports insoluble presque à l’égal de la quadrature du cercle, et, que de longs siècles de travaux ont pu seuls mener à terme, c’est là peut-être un travail devant lequel le génie italien n’avait pas reculé, même dans les temps anté-helléniques : mais s’il a été tenté, toutes les traces de cette entreprise nationale ont absolument disparu. Le plus ancien Calendrier italo-grec primitif.calendrier qui nous soit parvenu, et qui ait été pratiqué à Rome et dans quelques cités latines (de l’Étrurie et des pays Sabelliques nous ne savons rien), repose très certainement sur les bases du système grec primitif : il s’efforce de suivre les phases de la lune et le cours des saisons ; il admet une révolution lunaire de vingt-neuf jours et demi, une révolution solaire de douze mois et demi, ou de trois cent soixante-huit jours trois quarts, les mois pleins de trente jours alternant régulièrement avec les mois imparfaits de vingt-neuf ; et l’année de douze mois avec celle de treize. Il se met enfin tant bien que mal d’accord avec le mouvement vrai du ciel, en ajoutant ou en supprimant arbitrairement un certain nombre de jours. Je ne nie pas que cette ordonnance de l’année grecque ait bien pu entrer sans changement dans les usages des peuples latins : toutefois l’année romaine, dans la forme la plus ancienne qui nous soit connue, sans présenter de grandes différences dans les résultats de son cycle, et dans les alternances de la révolution des douze mois et des treize mois, s’éloigne ce-