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LIVRE I, CHAP. XIII

la source du peu d’estime et de l’infériorité du rang politique assignés plus tard aux métiers. Quant aux corporations, elles avaient le même objet que les corporations sacerdotales qui leur ressemblaient par le nom : elles avaient enfin leurs experts, qui se réunissaient pour maintenir et affirmer la tradition. Sans doute, elles cherchaient à écarter de leur sein quiconque n’était pas du métier : toutefois, on ne constate chez les Romains ni tendances marquées au monopole, ni garanties organisées contre la fabrication de produits défectueux. Avouons, d’ailleurs, que parmi toutes les branches de l’histoire économique de Rome, l’industrie est précisément celle où les renseignements nous font le plus défaut.

Commerce intérieur de l’Italie.Le commerce italien s’est borné d’abord aux relations des indigènes entre eux : c’est là un fait qui se comprend de soi-même. Les foires (mercatus), qu’il ne faut pas confondre avec les marchés hebdomadaires ordinaires (nundinæ), existèrent de toute ancienneté dans la Péninsule. Il se peut qu’à Rome, elles n’aient pas d’abord coïncidé avec l’époque des fêtes civiques, et qu’elles se soient plutôt tenues aux jours des fêtes fédérales, non loin du temple de l’Aventin. Tous les ans, vers le 13 août, les Latins, venus à Rome à cette occasion, en profitaient pour y suivre leurs affaires et acheter les marchandises qui leur faisaient besoin. Des réunions annuelles semblables et non moins importantes avaient lieu en Étrurie, près du temple de Voltumna [aujourd’hui Montefiascone, sans doute], dans le pays de Volsinii. Il y avait là en même temps une foire régulièrement fréquentée par les marchands romains. Mais la plus considérable de toutes les foires italiennes se tenait sous le mont Soracte, dans le bois sacré de la déesse Féronia, emplacement éminemment favorable pour les échanges de toutes sortes entre les trois grands peuples