sala], au milieu même des colonies phéniciennes de la Sicile, ils furent chassés par les indigènes, les Élymiens de Ségeste [aujourd’hui Alcamo] unis aux Phéniciens. Quand les Phocéens, vers l’an 537 av. J.-C.217, descendirent à Alalia [Alérie], en Corse, juste en face de Cœré, la flotte unie des Étrusques et des Carthaginois, comptant cent vingt voiles, accourut pour les repousser ; et bien que l’escadre phocéenne, moins forte de moitié, se soit attribué la victoire dans ce combat naval, l’un des plus anciens dont fasse mention l’histoire, il n’en est pas moins vrai que les marines coalisées atteignirent leur but. Les Phocéens laissèrent la Corse, et allèrent s’établir à Hyélé [Velia], sur la côte Lucanienne, moins exposée aux coups de l’ennemi. Un traité conclu entre Carthage et l’Étrurie, réglait tout ce qui était relatif à l’importation des marchandises, au droit international et aux choses de la justice ; il avait de plus institué une alliance armée, une symmachie (συμμαχία) dont les importants résultats furent attestés par cette bataille d’Alalia, que nous avons mentionnée plus haut. Chose non moins grave, on vit alors les Cœrites lapider les prisonniers Phocéens sur la place de leur marché ; puis, pour expier leur attentat, envoyer une ambassade à l’Apollon de Delphes.
Quant au Latium, il ne s’était pas engagé dans la lutte, contre les Hellènes. On rencontre même trace dans les temps les plus reculés, d’un commerce d’amitié entre les Romains et les Phocéens de Hyélé et de Massalie ; et l’on affirme que les gens d’Ardée ont concouru avec les Zacynthiens à la fondation de Sagonte en Espagne. Mais, pour n’être point ennemis des Grecs, les Latins en général se gardèrent bien de se ranger de leur côté : la preuve s’en trouve tout à la fois dans les liens étroits qui unissaient Rome à Cœré, et dans les vestiges longtemps subsistants d’anciennes relations commerciales avec Car-