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LES ÉTRUSQUES

meilleure heure que les autres peuples de l’Italie, les institutions urbaines se trouvèrent aussitôt placées dans les conditions les plus favorables. Les Grecs mentionnent le nom de Cœré avant celui de toute autre ville italique. D’un autre côté, les Étrusques sont moins guerriers et moins habiles soldats que les Romains et les Sabins ; ils ont tout d’abord des mercenaires qui combattent pour eux, chose inconnue chez les peuples italiotes. Les institutions des communautés primitives ont ressemblé sans doute à celles des pagi romains. Elles avaient pour chefs des rois ou lucumons portant des insignes semblables à ceux des rois romains, et ayant, comme eux, la plénitude des pouvoirs. Il y avait une démarcation tranchée entre les nobles et les non-nobles. L’organisation de la famille étant la même, le système des noms était le même aussi ; seulement, chez les Étrusques, il était tenu compte davantage de la filiation maternelle. Le lien des diverses confédérations était des moins resserrés. Une seule et même ligue n’embrassait pas toute la nation : les Étrusques du nord, ceux de la Campanie avaient leurs ligues particulières, comme aussi les cités de l’Étrurie propre. Chaque ligue enfermait douze cités, qui sans doute avaient leur métropole pour le culte, pour la direction de la ligue, et aussi peut-être leur grand prêtre commun. Mais, d’un autre côté, chacune d’elles avait les mêmes droits, la même puissance, en telle sorte qu’il n’y eût ni suprématie, ni pouvoir central, qui pût s’établir ou se consolider dans une même cité. La métropole de l’Étrurie propre était Vulsinii (Bolsena) : quant aux autres localités de cette Dodécapole, la tradition n’a fait connaître, d’une façon certaine, que les noms de Perusia [Pérouse], de Vetulonium [Vetulia], de Volci [Ponte della Badia] et de Tarquinies [Corneto]. Au surplus, une entente commune de tous les Étrusques coalisés était chose aussi rare qu’elle