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CHAPITRE IX

LES ÉTRUSQUES



Nationalité étrusque.Le peuple des Étrusques, ou des Rases[1], ainsi qu’il se nommait lui-même, diffère essentiellement des familles latines et sabelliques, et aussi des races helléniques. Ces différences sont marquées tout d’abord dans les caractères ethnographiques : au lieu de la stature fine et équilibrée des Grecs et des Italiques, les figures étrusques sculptées nous représentent des corps ramassés et solides, de grosses têtes, des bras épais. Ce que nous savons des mœurs et des usages des Étrusques nous atteste aussi une divergence profonde et originaire. Leur religion a un caractère sombre et fantastique ; elle se complaît dans les mystères des nombres, dans les images et les pratiques licencieuses et cruelles. Elle est aussi éloignée du rationalisme exact des Romains que de l’anthropomorphisme serein et brillant de la Grèce. Toutes ces indications, le plus important des attributs de la nationalité, la langue, les confirme. Jusqu’ici, on n’a pu trouver à l’Étrusque sa place et son rang cer-

  1. Ras-ennœ, avec la terminaison patronymique que nous indiquerons infra.