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elle me serrait dans ses bras et je lui murmurais : « Mon âme est en toi, la tienne est en moi, un baiser à ton petit cul, ma friponne chérie et séparons-nous. »

Ah, quelle émotion était celle de l’aumônier, à mesure que je parlais, je n’apercevais plus ses mains cachées sous sa soutane, il pâlissait, rougissait, s’agitait, je le crus indisposé et lui demandai :

— Mon père, souffrez-vous ?

— Oui, mon enfant, je souffre de votre état d’âme ! Ah, pauvre colombe, pauvre colombe, vous courez à la mort en ce monde et en l’autre ; vous êtes encore plus atteinte que je le redoutais ! Me voici fixé sur votre cas, il importe que j’entreprenne votre salut. Cet amour, par son incandescence même, témoigne de la vigueur de votre tempérament. Ce tempérament a soif de volupté, n’est-ce pas ?

— Oh oui, mon père.

— La volupté, mon enfant, notre créateur l’a mise à notre portée en créant deux sexes.

— Il n’y a pas d’hommes au couvent, sauf vous et les jardiniers.