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Je me scrutai pour examiner si je n’avais pas été une niaise de m’ouvrir à l’aumônier, et je m’accusais presque de naïveté pour être tombée dans le panneau, en m’étendant ainsi sur mon corps, mes habitudes, mes pensées. À esprit froid, il me semblait extravagant d’avoir parlé de la sorte et je cherchais les raisons d’une telle confiance, ne les trouvant que dans ses insinuations, ses paroles onctueuses, son regard bienveillant, humide d’attention, qui ne me quittait pas. Supposer que je fusse la seule à avoir dévoilé son âme, aurait témoigné par trop de candeur ! Mes compagnes, déjà soumises à sa volonté et devenues… sages, ne me paraissaient pas du tout désolées de leurs ruptures amoureuses et, bien au contraire, elles affichaient un détachement des suggestions charnelles qui m’intriguait, affectaient parfois un air de supériorité qui m’exaspérait. Je remarquais aussi que nos maîtresses les traitaient avec plus d’égards, qu’elles jouissaient d’une liberté plus grande, et tout cela me troublait comme l’annonce d’un grand fait nouveau qui allait se produire et qui modifierait sa ma-