Quant à Noémie, je la guettai la nuit suivante, et sûre que personne ne la rejoignait, j’allais à elle. M’attendait-elle et complotait-elle quelque chose ? Elle était accoudée sur son oreiller et ne s’étonna pas à mon apparition. Je lui tendis sa lettre et lui dis :
— L’une de nous est de trop dans ce couvent, demain je simulerai la maladie et l’on me retirera. Mais, sache-le, n’aie jamais besoin de moi dehors, je te ferai payer cher ton inimitié.
— Moi, ton ennemie, Balbyne, je ne suis l’ennemie de personne.
— Tu as sali mes relations avec Stéphanie, tu m’as volé Claire, je ne veux plus d’autres amours. Tu es prévenue, adieu.
— Tu es une sotte, et il serait bien plus sage que nous nous réconcilions.
— Avoir de l’amitié pour toi, moi !
— Ne suis-je pas parmi les plus jolies du couvent ?
— Prétendrais-tu, de ma part, à plus que de l’amitié !
— Il y en a de plus fières qui sont venues ici et qui…