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que rien ne ternissait mes amours avec Claire, et je surpris soudain des ironies dans l’attitude de Noémie, tandis que des froideurs naissaient de Claire à moi. Elle éluda quelques-uns de mes rendez-vous, et, une nuit où elle me croyait endormie, je la vis qui se faufilait derrière les rideaux de Noémie, dont le lit était peu éloigné du mien. J’étais encore jalouse à cette époque, ma chère Simone, j’eus d’abord l’obsession de les tuer toutes les deux, je ne te le cache pas ; puis le dégoût l’emporta et je m’enfermai en moi-même pour décider le parti que je prendrais. Le lendemain, Claire m’écrivit une lettre pleine de folle passion, mais Noémie de son côté jetait dans mon bureau ces quelques mots qu’elle avait reçus de mon amie : « Chérie, salope aimée, toi seule sais régner sur les sens, commande, exige tout ce que tu voudras, quel que soit le sacrifice, je le ferai avec bonheur pour être bien cochonne avec toi. Nul ne peut te le disputer, même Balbyne. Ta vaillante adoratrice, Claire ».

Je retournai à Claire sa lettre de passion, en mettant en marge : « Reste avec Noémie. »