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je lui sentais prendre. Ce que nous nous en donnâmes, cette nuit ! Nous ne pouvions nous arracher à nos extases, je la quittai pour dormir juste deux heures. Et le lendemain son billet de joie reconnaissante s’emparait de mon cœur : « Mon amour, ma Balbyne, ta petite bouche a dépassé toutes mes espérances. Conserve-la moi, rien que pour moi, celle qui meurt de passion sous tes caresses, ta Claire ». On ne pouvait naturellement échanger de telles félicités toutes les nuits, mais que de douces émotions dans nos regards se cherchant dans la cour à nos récréations, ou dans nos rencontres, car pour chasser toute suspicion, nous avions convenu d’éviter de nous parler. De temps en temps, elle me faisait remettre une fleur par une amie et notre correspondance ne se ralentissait pas, toujours de plus en plus ardente. M’était-il permis de supposer qu’alors que je lui consacrais toute ma sensualité, qu’alors qu’elle me faisait mourir de délices par ses chaudes protestations d’amour inaltérable, alors qu’elle me traitait comme un amant doit traiter la plus adorée des maîtresses, elle nourrissait déjà