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de la beauté de leur carnation, de la finesse de leur cambrure, et je me rassurais de plus en plus lorsque, soudain, j’entendis comme une plainte, une suite de petits cris, qui me glaça le sang. La plainte se rapprochait, les deux femmes levèrent en même temps leur badine, les cris devinrent perceptibles, j’entendis : « Ah, ah, ne tapez pas, ne frappez pas, grâce, je me soumettrai. » Les deux femmes se mirent face à face, chacune d’un côté de l’escalier supposé, et je vis apparaître une autre femme toute nue, les mains attachées derrière le dos, avec des cordes aux jambes, lui laissant juste la faculté de marcher, et par lesquelles on la tenait. Elle se trouva devant les deux autres, et j’aperçus à sa suite deux gros moines qui serraient dans leurs mains le bout des cordes qui lui liaient les jambes, et la frappaient sur les reins et les fesses avec une badine pareille à celles qu’avaient les femmes. Je recommençai à trembler de tous mes membres. La femme qu’on conduisait ainsi, je la reconnus : c’était la sœur Marie, pâle et amaigrie, mais toujours jolie, et dont le sang coulait sous les coups qu’elle rece-