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projetait à travers un rideau bleuâtre ne dissimulant rien, me procura un certain tremblement dans les jambes, à cause du souvenir des légendes et parce que je pensais immédiatement que si des vivants avaient voulu dérober la vue de leurs actes à notre curiosité, ils eussent posé des tentures épaisses au lieu de rideaux à peu près transparents. Cependant le désir de Claire me dominait et la raison me revenait à mesure que j’étudiais cette mystérieuse coupole, du point obscur où je me tenais. En somme, elle reproduisait avec plus d’ampleur l’antichambre et était le palier d’un très large escalier, car j’entendais monter et descendre. Mes yeux se fixèrent sur deux ombres immobiles, placées de chaque côté de la coupole, et je m’intéressais de suite à la chose, quoique toujours avec un peu d’inquiétude. Ces deux ombres, je le reconnus, étaient deux femmes nues avec de magnifiques chevelures déroulées sur leurs épaules. À la main, elles avaient une longue badine dont l’extrémité allait en s’élargissant, en forme de pelle. On distinguait de mieux en mieux ; j’étais réellement éblouie