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— Vas-y de ton discours, ma petite Balbyne ; parler de ces souvenirs éveille parfois les sens et ceux-ci sont toujours prêts pour les débauches, quelles qu’elles soient.

— Tu le veux, soit, écoute, ma chérie, et ne te moque pas de moi. Aujourd’hui, je suis un priekeuse, mais rien ne me laissait prévoir que je le deviendrais. J’avais assez de sentimentalité au couvent et si, au lieu d’être aux Bleuets, j’avais été élevée dans un couvent plus bourgeois et plus surveillé, je fusse devenue, à la fin de mes classes, une forte idéale amoureuse, bonne à faire une délicieuse épouse, sans dédaigner pour cela les fêtes et les bals. Aux Bleuets, mon caractère se déforma dès le début. J’étais joliette et fine, avec des yeux qui s’ouvraient sur le paradis, comme disait la supérieure, je n’échappai pas aux poursuites des plus avancées et je fus la Benjamine de quatre à cinq grandes qui me repassèrent de l’une à l’autre, s’amusant à me baiser sur mon petit cul, et à solliciter de ma main le service du grattage, sans oser me demander les minettes, à cause des yeux célestes qui les gênaient. Je suivais machinalement les