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et elle avait tout lieu d’en être satisfaite. Elle dormit très bien, réparant ses forces, en préparant de nouvelles pour les destinées qu’elle rêvait.

L’idée du mariage, qu’on projetait à son sujet, et dont on lui souffla quelques mots, en lui désignant le prétendant, un jeune officier de cavalerie, portant un très beau nom et jouissant d’une très jolie fortune, elle l’accueillit avec un sourire et répondit aux ouvertures de sa mère :

— Ce soldat est trop beau et trop coquet, passons à un autre.

— Es-tu folle, un parti magnifique, s’écria la mère ! un parti inespéré !

— Pourquoi inespéré ? Ne suis-je pas jeune, suis-je désagréable de ma personne et n’ai-je pas une dot ?

— Cela ne suffit pas ; il faut écouter la raison et savoir se marier à temps.

— À temps ! Ne dirait-on pas que je suis une vieille fille !

— Oh, l’âge vient vite.

— Laissez-le venir, nous l’arrêterons au bon moment.

— Tu réfléchiras.