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L’oncle et la nièce étaient d’accord. Le repas n’offrit aucune particularité. Il ne se prolongea pas trop, les salons de réception ouvrant de bonne heure leurs portes pour les invités du bal.

Nul, à l’attitude des deux priekeurs, ne se doutât de l’entente établie entre eux. L’oncle gâtait sa nièce : on ne s’étonna pas de leur tête-à-tête dans la chambre de la jeune fille.

Écroulé sur un fauteuil, le général éprouvait un moment de faiblesse familiale. Cette enfant qu’il avait vu grandir et qu’il aima chastement jusqu’alors, descendait de son socle virginal pour se parer de couleurs courtisanesques, où l’amour devenait un gêneur. Ne lui appartenait-il pas de crier : « Casse-Cou », et de la mettre en garde contre des entraînements charnels qui, détruisant ses notions de moralité, la livreraient, fleur fanée, aux trimbalements des heurts masculins.

Il ne la reconnaissait plus. Elle ne lisait pas dans son cœur, elle ne se souvenait plus que des conseils de l’abbé Tisse : provoquer les désirs de contemplation et de toucher.