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encore aux attraits de la chair ; les cas d’Agathe, Rita et Bernerette, s’y trouvaient très rares.

Dans tout arbre, il y a un ver qui ronge ; dans toute réunion masculine ou féminine, il y a une perversité qui sommeille.

Le ver pullule dans l’arbre, à mesure que l’arbre vieillit ; la perversité s’affirme dans la réunion, à mesure que la réunion semble gagner en austérité.

Polluée par son oncle, Agathe, l’année précédente, en revenant des vacances, éprouva, peu après la reprise des études, le besoin d’une amitié complaisante, où elle retrouverait, dans le saphisme, les délices vécues à la superficielle étreinte du mâle.

Malheureusement pour ses désirs, les avances qu’elle fit à quelques camarades, même à Rita, avec qui elle sympathisait déjà, ne lui valurent que des disgrâces : on chuchota à son sujet, on la considéra comme une brebis galeuse, elle faillit être mise en quarantaine.

Nature assez vigoureuse, elle imposa le respect à ses adversaires les plus ré-