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lui écrivait avec cette belle insouciance de son âge :

« Mon oncle chéri,

» J’ai bien pleuré en te quittant et j’ai été bien triste tout le long de la route, si triste que monsieur de Kulaudan a fait l’impossible pour me distraire, et que n’y parvenant pas, il a voulu me mener au théâtre et ne me laisser rentrer que ce matin.

» Ces dames n’avaient envoyé personne pour me recevoir. Le théâtre ne m’a pas amusée ; je me suis couchée bien affligée, dans la petite chambre d’hôtel où m’avait conduite monsieur de Kulaudan pour que je fûsses plus à l’aise.

» Ah, comme j’ai pensé à toi avant de m’endormir ; que j’eusse été heureuse de te savoir près de moi !

» J’ai été très mal accueillie à la pension ; ces dames veulent me punir, pour ne pas en perdre l’habitude. Écris-leur bien vite que c’est toi qui es cause de mon retard, car autrement je pleurerai tout le temps et je me ferai mourir de