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sage redevenu calme et souriant. Il reprit :

— Vous éprouvez du chagrin à retourner à la pension ?

— De quitter mon oncle surtout, il est si bon pour moi.

— Il vous témoigne une sincère affection.

— Oh oui, dit-elle avec un hochement de tête, il m’aime bien.

Elle se redressa pour regarder la campagne, le tunnel franchi, reportant de temps en temps les yeux sur son compagnon, qui avait déplié un journal.

Un nouveau tunnel la rassit et elle dit :

— Vous lisiez votre journal ?

— J’y jetais un coup d’œil.

— Les champs ne vous intéressent pas ?

— Oh ! j’en ai tant vu !

— Vous avez voyagé partout, à ce que m’a conté mon oncle ; vous devriez me dire des histoires.

Elle s’était rapprochée, tout contre lui, avec des yeux non timides. Il eut un frémissement en se rappelant le baiser