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L’ouverture se fait par Éraste, qui conduit un grand concert, de voix et d’instruments, pour une sérénade, dont les paroles chantées par trois voix en manière de dialogue, sont faites sur le sujet de la comédie, et expriment les sentiments de deux amants, qui, étant bien ensemble, sont traversés par le caprice des parents.

Première voix

Répands, charmante nuit, répands sur tous les yeux
De tes pavots la douce violence,
Et ne laisse veiller en ces aimables lieux
Que les cœurs que l’Amour soumet à sa puissance.
Tes ombres et ton silence,
Plus beau que le plus beau jour,
Offrent de doux moments à soupirer d’amour.

Deuxième voix

Que soupirer d’amour
Est une douce chose,
Quand rien à nos vœux ne s’oppose !
À d’aimables penchants notre cœur nous dispose,

Mais on a des tyrans à qui l’on doit le jour.