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Sbrigani
Ne perdez point de temps ; je vous aime tant, que je voudrais que vous fussiez déjà bien loin. Que le Ciel te conduise ! Par ma foi ! voilà une grande dupe. Mais voici…



Scène VI

Oronte, Sbrigani.

Sbrigani
Ah ! quelle étrange aventure ! Quelle fâcheuse nouvelle pour un père ! Pauvre Oronte, que je te plains ! Que diras-tu ? et de quelle façon pourras-tu supporter cette douleur mortelle ?

Oronte
Qu’est-ce ? Quel malheur me présages-tu ?

Sbrigani
Ah ! Monsieur, ce perfide de Limosin, ce traître de Monsieur de Pourceaugnac, vous enlève votre fille.

Oronte
Il m’enlève ma fille !

Sbrigani
Oui : elle en est devenue si folle, qu’elle vous quitte pour le suivre ; et l’on dit qu’il a un caractère pour se faire aimer de toutes les femmes.