& vous repentez-vous de cet engagement où mes feux ont pû vous contraindre ?
Non, Valere, je ne puis pas me repentir de tout ce que je fais pour vous. Je m’y sens entraisner, par une trop douce puissance, & je n’ay pas mesme la force de souhaiter que les choses ne fussent pas. Mais, à vous dire vray, le succés me donne de l’inquietude ; &, je crains fort de vous aimer un peu plus que je ne devrois.
Hé que pouvez vous craindre, Elise, dans les bontez que vous avez pour moy ?
Helas ! cent choses à la fois : L’emportement d’un Pere ; les reproches d’une Famille ; les censures du monde ; mais plus que tout, Valere, le changement de vostre cœur ; & cette froideur criminelle dont ceux de vostre Sexe payent le plus souvent les témoignages trop ardens d’une innocente amour.
Ah ! ne me faites pas ce tort, de juger de moy par les autres. Soupçonnez-moy de tout, Elise, plutost que de manquer à ce que je vous doy. Je vous aime trop pour