Madame, ce n’est pas…
Monsieur Jourdain, prêtons silence à ces Messieurs ; ce qu’ils nous feront entendre vaudra mieux que tout ce que nous pourrions dire[1].
Un petit doigt, Philis, pour commencer le tour :
Ah ! qu’un verre en vos mains a d’agréables charmes !
Vous et le vin vous vous prêtez des armes,
Et je sens pour tous deux redoubler mon amour :
Entre lui, vous et moi, jurons, jurons, ma belle,
Une ardeur éternelle.
Qu’en mouillant votre bouche il en reçoit d’attraits !
Et que l’on voit par lui votre bouche embellie !
Ah ! l’un de l’autre ils me donnent envie,
Et de vous et de lui je m’enivre à longs traits.
Entre lui, vous et moi, jurons, jurons, ma belle,
Une ardeur éternelle.
Buvons, chers amis, buvons !
Le temps qui fuit nous y convie :
Profitons de la vie
Autant que nous pouvons.
Quand on a passé l’onde noire,
Adieu le bon vin, nos amours.
Dépêchons-nous de boire ;
On ne boit pas toujours.
Laissons raisonner les sots
Sur le vrai bonheur de la vie ;
Notre philosophie
Le met parmi les pots.
Les biens, le savoir et la gloire,
N’ôtent point les soucis fâcheux ;
Et ce n’est qu’à bien boire
Que l’on peut être heureux.
Sus, sus ; du vin partout, versez, garçons, versez.
- ↑ Var. Ce qu'ils nous diront vaudra mieux etc.