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Par bailler, sans autre mystère,
De l’épée au travers du corps.
Oui, vous verrez, quoi qu’il avienne,
Qu’Argatiphontidas marche droit sur ce point ;
Et de vous il faut que j’obtienne
Que le pendard ne meure point
D’une autre main que de la mienne.

Amphitryon.

Allons.

Sosie.

Allons. Je viens, Monsieur, subir, à deux genoux,
Le juste châtiment d’une audace maudite.
Frappez, battez, chargez, accablez-moi de coups,
Tuez-moi dans votre courroux :
Vous ferez bien, je le mérite,
Et je n’en dirai pas un seul mot contre vous.

Amphitryon.

Lève-toi. Que fait-on ?

Sosie.

Lève-toi. Que fait-on ? L’on m’a chassé tout net ;
Et croyant à manger m’aller comme eux ébattre,
Je ne songeais pas qu’en effet
Je m’attendais là pour me battre.
Oui, l’autre moi, valet de l’autre vous, a fait
Tout de nouveau le diable à quatre.
La rigueur d’un pareil destin,
Monsieur, aujourd’hui nous talonne ;
Et l’on me des-Sosie enfin
Comme on vous dés-Amphitryonne.

Amphitryon.

Suis-moi.

Sosie.

Suis-moi. N’est-il pas mieux de voir s’il vient personne ?




Scène 8


Cléanthis, Naucratès, Polidas, Sosie, Argatiphontidas, Posiclès, Amphitryon.

Cléanthis.

Ô Ciel !