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Hélas ! Jen’en puis plus : l’aventure est à bout,
Ma destinée est éclaircie,
Et ce que je vois me dit tout.

Naucratès.

Plus mes regards sur eux s’attachent fortement,
Plus je trouve qu’en tout l’un à l’autre est semblable.

Sosie.

Messieurs, voici le véritable ;
L’autre est un imposteur digne de châtiment.

Polidas

Certes, ce rapport admirable
Suspend ici mon jugement.

Amphitryon.

C’est trop être éludés par un fourbe exécrable :
Il faut, avec ce fer, rompre l’enchantement.

Naucratès.

Arrêtez.

Amphitryon.

Arrêtez.Laissez-moi.

Naucratès.

Arrêtez. Laissez-moi. Dieux ! que voulez-vous faire ?

Amphitryon.

Punir d’un imposteur les lâches trahisons.

Jupiter.

Tout beau ! l’emportement est fort peu nécessaire ;
Et lorsque de la sorte on se met en colère,
On fait croire qu’on a de mauvaises raisons.

Sosie.

Oui, c’est un enchanteur qui porte un caractère
Pour ressembler aux maîtres des maisons.

Amphitryon.

Je te ferai, pour ton partage,
Sentir par mille coups ces propos outrageants.

Sosie.

Mon maître est homme de courage,