Tais-toi, peste maudite !
Ah ! laissez-le parler ; vous l’accusez à tort,
Et vous ferez bien mieux de croire à son rapport.
Pourquoi sur un tel fait m’être si favorable ?
Savez-vous, après tout, de quoi je suis capable ?
Vous fiez-vous, mon frère, à mon extérieur ?
Et, pour tout ce qu’on voit, me croyez-vous meilleur ?
Non, non : vous vous laissez tromper à l’apparence ;
Et je ne suis rien moins, hélas ! que ce qu’on pense.
Tout le monde me prend pour un homme de bien ;
Mais la vérité pure est que je ne vaux rien.
S’adressant à Damis.
Oui, mon cher fils, parlez ; traitez-moi de perfide,
D’infâme, de perdu, de voleur, d’homicide ;
Accablez-moi de noms encor plus détestés :
Je n’y contredis point, je les ai mérités ;
Et j’en veux à genoux souffrir l’ignominie,
Comme une honte due aux crimes de ma vie.
À Tartuffe.À son fils.
Mon frère, c’en est trop. Ton cœur ne se rend point.
Traître !
Quoi ! ses discours vous séduiront au point…
Tais-toi, pendard ! Mon frère, eh ! levez-vous ! de grâce ?
À son fils.
Infâme !
Il peut…
Tais-toi !
J’enrage ! Quoi ! je passe…