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MARIANE.
De tes conseils plutôt songe à me secourir.
DORINE.
Je suis votre servante.
MARIANE.
Eh ! Dorine, de grâce…
DORINE.
Il faut, pour vous punir, que cette affaire passe.
MARIANE.
Ma pauvre fille !
DORINE.
Non.
MARIANE.
Si mes vœux déclarés…
DORINE.
Point. Tartuffe est votre homme, et vous en tâterez.
MARIANE.
Tu sais qu’à toi toujours je me suis confiée ;
Fais-moi…
DORINE.
[1].
Non ; vous serez, ma foi, tartuffiéeMARIANE.
Eh bien, puisque mon sort ne sauroit t’émouvoir,
Laisse-moi désormais toute à mon désespoir :
C’est de lui que mon cœur empruntera de l’aide ;
Et je sais de mes maux l’infaillible remède.
Mariane veut s’en aller.
DORINE.
Eh ! la, la, revenez. Je quitte mon courroux :
Il faut, nonobstant tout, avoir pitié de vous.
MARIANE.
Vois-tu, si l’on m’expose à ce cruel martyre,
Je te le dis, Dorine, il faudra que j’expire.
DORINE.
Ne vous tourmentez point. On peut adroitement
Empêcher… Mais voici Valère, votre amant.
- ↑ Mot de l’invention de Molière.