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MARIANE.

Eh ?

ORGON.

Eh ? Qu’est-ce ?

MARIANE.

Eh ? Qu’est-ce ? Plaît-il ?

ORGON.

Eh ? Qu’est-ce ? Plaît-il ? Quoi ?

MARIANE.

Eh ? Qu’est-ce ? Plaît-il ? Quoi ? Me suis-je méprise ?

ORGON.

Comment ?

MARIANE.

Comment ? Que voulez-vous, mon père, que je dise,
Qui me touche le cœur, et qu’il me seroit doux
De voir, par votre choix, devenir mon époux ?

ORGON.

Tartuffe.

MARIANE.

Il n’en est rien, mon père, je vous jure ;
Pourquoi me faire dire une telle imposture ?

ORGON.

Mais je veux que cela soit une vérité ;
Et c’est assez pour vous que je l’aie arrêté.

MARIANE.

Quoi ! vous voulez, mon père…

ORGON.

Quoi ! vous voulez, mon père…Oui, je prétends, ma fille,
Unir, par votre hymen, Tartuffe à ma famille.
Il sera votre époux, j’ai résolu cela ;

Apercevant Dorine.

Et, comme sur vos vœux je… Que faites-vous là ?
La curiosité qui vous presse est bien forte.
Ma mie, à nous venir écouter de la sorte.

DORINE.

Vraiment, je ne sais pas si c’est un bruit qui part
De quelque conjecture, ou d’un coup de hasard ;