En peu de mots, sans façon, sans vous amuser à beaucoup de discours, tranchez-moi d’un apophthegme, vite, vite, monsieur Gorgibus, dépêchons, évitez la prolixité.
Laissez-moi donc parler.
Monsieur Gorgibus, touchez là, vous parlez trop ; il faut que quelque autre me dise la cause de leur querelle.
Monsieur le docteur, vous saurez que…
Vous êtes un ignorant, un indocte, un homme ignare de toutes les bonnes disciplines, un âne en bon français. Eh quoi ! vous commencez la narration sans avoir fait un mot d’exorde ! Il faut que quelque autre me conte le désordre. Mademoiselle, contez-moi un peu le détail de ce vacarme.
Voyez-vous bien là mon gros coquin, mon sac à vin de mari ?
Doucement, s’il vous plaît ; parlez avec respect de votre époux, quand vous êtes devant la moustache d’un docteur comme moi.
Ah ! vraiment oui, docteur ! Je me moque bien de vous et de votre doctrine, et je suis docteur quand je veux.
Tu es docteur quand tu veux ? Ouais ! Je pense que tu es un plaisant docteur. Tu as la mine de suivre fort ton caprice : des parties d’oraison, tu n’aimes que la conjonction ; des genres, que le masculin ; des déclinaisons, le génitif ; de la syntaxe, mobile cum fixo ; et enfin de la quantité, tu n’aimes que le dactyle, quia constat ex una longa et duabus brevibus. Venez çà, vous, dites-moi un peu quelle est la cause, le sujet de votre combustion.
Monsieur le docteur…