On vous a pris de l’argent ?
Oui, coquin ; et je m’en vais te faire pendre, si tu ne me le rends.
Mon Dieu ! ne le maltraitez point. Je vois à sa mine qu’il est honnête homme, et que, sans se faire mettre en prison, il vous découvrira ce que vous voulez savoir. Oui, mon ami, si vous nous confessez la chose, il ne vous sera fait aucun mal, et vous serez récompensé comme il faut par votre maître. On lui a pris aujourd’hui son argent ; et il n’est pas que vous ne sachiez quelques nouvelles de cette affaire.
Voici justement ce qu’il me faut pour me venger de notre intendant. Depuis qu’il est entré céans, il est le favori, on n’écoute que ses conseils ; et j’ai aussi sur le cœur les coups de bâton de tantôt.
Qu’as-tu à ruminer ?
Laissez-le faire. Il se prépare à vous contenter ; et je vous ai bien dit qu’il était honnête homme.
Monsieur, si vous voulez que je vous dise les choses, je crois que c’est monsieur votre cher intendant qui a fait le coup.
Valère !
Oui.
Lui ! qui me paroît si fidèle ?
Lui-même. Je crois que c’est lui qui vous a dérobé.
Et sur quoi le crois-tu ?
Sur quoi ?
Oui.