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VERS
Placés au bas d’une estampe représentant la Confrérie de l’esclavage de Notre-Dame de la Charité[1].

Brisez les tristes fers du honteux esclavage
Où vous tient du péché le commerce honteux,
Et venez recevoir le glorieux servage
Que vous tendent les mains de la reine des cieux :
L’un, sur vous, à vos sens donne pleine victoire ;
L’autre sur vos désirs vous fait régner en rois ;
L’un vous tire aux enfers, et l’autre dans la gloire :
Hélas ! peut-on, mortels, balancer sur le choix ?


BOUTS-RIMÉS
COMMANDÉS PAR LE PRINCE. . . .[2]
SUR LE BEL AIR.
Que vous m’embarrassez avec votre
grenouille,
Qui traîne à ses talons le doux mot d’
hypocras !
Je hais des bouts-rimés le puéril
fatras,
Et tiens qu’il vaudroit mieux filer une
quenouille.
  1. On trouve au cabinet des estampes de la Bibliothèque Royale, tome Ier de l’œuvre de Chauveau, une gravure de Ledoyen, d’après ce dessinateur, représentant la Confrérie de l’esclavage de Notre-Dame de la Charité, établie en l’église des religieux de la Charité par N. S. P. le pape Alexandre VII, l’an 1665. Au bas de cette estampe sont gravés les vers de Molière.
    (Aimé Martin.)
  2. Probablement le prince de Condé. — Ce sonnet fut publié pour la première fois à la suite de la Comtesse d’Escarbagnas, édition de 1682.