médecin vous-même. La commodité sera encore plus grande, d’avoir en vous tout ce qu’il vous faut.
Cela est vrai. Voilà le vrai moyen de vous guérir bientôt ; et il n’y a point de maladie si osée que de se jouer à la personne d’un médecin.
Je pense, mon frère, que vous vous moquez de moi. Est-ce que je suis en âge d’étudier ?
Bon, étudier ! Vous êtes assez savant ; et il y en a beaucoup parmi eux qui ne sont pas plus habiles que vous.
Mais il faut savoir bien parler latin, connoître les maladies, et les remèdes qu’il y faut faire.
En recevant la robe et le bonnet de médecin, vous apprendrez tout cela ; et vous serez après plus habile que vous ne voudrez.
Quoi ! l’on sait discourir sur les maladies quand on a cet habit-là ?
Oui. L’on n’a qu’à parler avec une robe et un bonnet, tout galimatias devient savant, et toute sottise devient raison.
Tenez, monsieur, quand il n’y auroit que votre barbe, c’est déjà beaucoup ; et la barbe fait plus de la moitié d’un médecin.
En tout cas, je suis prêt à tout.
Voulez-vous que l’affaire se fasse tout à l’heure ?
Comment, tout à l’heure ?
Oui, et dans votre maison.
Dans ma maison ?