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argan.

Faites-le venir ; je m’en vais le prendre.

monsieur purgon.

Je vous aurois tiré d’affaire avant qu’il fût peu.

toinette.

Il ne le mérite pas.

monsieur purgon.

J’allois nettoyer votre corps, et en évacuer entièrement les mauvaises humeurs.

argan.

Ah ! mon frère !

monsieur purgon.

Et je ne voulois plus qu’une douzaine de médecines pour vider le fond du sac.

toinette.

Il est indigne de vos soins.

monsieur purgon.

Mais, puisque vous n’avez pas voulu guérir par mes mains…

argan.

Ce n’est pas ma faute.

monsieur purgon.

Puisque vous vous êtes soustrait de l’obéissance que l’on doit à son médecin…

toinette.

Cela crie vengeance.

monsieur purgon.

Puisque vous vous êtes déclaré rebelle aux remèdes que je vous ordonnois…

argan.

Hé ! point du tout.

monsieur purgon.

J’ai à vous dire que je vous abandonne à votre mauvaise constitution, à l’intempérie de vos entrailles, à la corruption de votre sang, à l’âcreté de votre bile, et à la féculence de vos humeurs.

toinette.

C’est fort bien fait.

argan.

Mon Dieu !