Scène V.
Mon frère, vous serez cause ici de quelque malheur.
Le grand malheur de ne pas prendre un lavement que monsieur Purgon a ordonné ! Encore un coup, mon frère, est-il possible qu’il n’y ait pas moyen de vous guérir de la maladie des médecins, et que vous vouliez être toute votre vie enseveli dans leurs remèdes ?
Mon Dieu ! mon frère, vous en parlez comme un homme qui se porte bien ; mais, si vous étiez à ma place, vous changeriez bien de langage. Il est aisé de parler contre la médecine, quand on est en pleine santé.
Mais quel mal avez-vous ?
Vous me feriez enrager. Je voudrois que vous l’eussiez, mon mal, pour voir si vous jaseriez tant. Ah ! voici monsieur Purgon.
Scène VI.
Je viens d’apprendre là-bas, à la porte, de jolies nouvelles ; qu’on se moque ici de mes ordonnances, et qu’on a fait refus de prendre le remède que j’avois prescrit.
Monsieur, ce n’est pas…
Voilà une hardiesse bien grande, une étrange rébellion d’un malade contre son médecin !
Cela est épouvantable.
Un clystère que j’avois pris plaisir à composer moi-même.
Ce n’est pas moi…