Aimable jeunesse ;
Profitez du printemps
De vos beaux ans ;
Donnez-vous à la tendresse.
Quand d’aimer on nous presse,
À quoi songez-vous ?
Nos cœurs, dans la jeunesse,
N’ont vers la tendresse
Qu’un penchant trop doux.
L’amour a, pour nous prendre,
De si doux attraits,
Que, de soi, sans attendre,
On voudroit se rendre
À ses premiers traits ;
Mais tout ce qu’on écoute
Des vives douleurs
Et des pleurs qu’il nous coûte,
Fait qu’on en redoute
Toutes les douceurs.
Il est doux, à notre âge,
D’aimer tendrement
Un amant
Qui s’engage ;
Mais, s’il est volage,
Hélas ! quel tourment !
L’amant qui se dégage
N’est pas le malheur ;
La douleur
Et la rage,
C’est que le volage
Garde notre cœur.
Quel parti faut-il prendre
Pour nos jeunes cœurs ?
Devons-nous nous y rendre,
Malgré ses rigueurs ?
Oui, suivons ses ardeurs,
Ses transports, ses caprices,