Monsieur, je suis ravie d’être venue ici à propos, pour avoir l’honneur de vous voir.
Puisque l’on voit sur votre visage… puisque l’on voit sur votre visage… Madame, vous m’avez interrompu dans le milieu de ma période, et cela m’a troublé la mémoire.
Thomas, réservez cela pour une autre fois.
Je voudrois, ma mie, que vous eussiez été ici tantôt.
Ah ! madame, vous avez bien perdu de n’avoir point été au second père, à la statue de Memnon, et à la fleur nommée héliotrope.
Allons, ma fille, touchez dans la main de monsieur, et lui donnez votre foi, comme à votre mari.
Mon père !
Hé bien ! mon père ! Qu’est-ce que cela veut dire ?
De grace, ne précipitez pas les choses. Donnez-nous au moins le temps de nous connoître, et de voir naître en nous, l’un pour l’autre, cette inclination si nécessaire à composer une union parfaite.
Quant à moi, mademoiselle, elle est déjà toute née en moi ; et je n’ai pas besoin d’attendre davantage.
Si vous êtes si prompt, monsieur, il n’en est pas de même de moi ; et je vous avoue que votre mérite n’a pas encore assez fait d’impression dans mon ame.
Oh ! bien, bien ; cela aura tout le loisir de se faire quand vous serez mariés ensemble.
Hé ! mon père, donnez-moi du temps, je vous prie. Le mariage est une chaîne où l’on ne doit jamais soumettre un cœur par force ; et, si monsieur est honnête homme, il ne