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angélique.

    Plutôt, plutôt mourir,
  Que de jamais y consentir ;
Plutôt, plutôt mourir, plutôt mourir !

argan.

Et que dit le père à tout cela ?

cléante.

Il ne dit rien.

argan.

Voilà un sot père que ce père-là, de souffrir toutes ces sottises-là sans rien dire !

cléante, voulant continuer à chanter.

      Ah ! mon amour…

argan.

Non, non ; en voilà assez. Cette comédie-là est de fort mauvais exemple. Le berger Tircis est un impertinent, et la bergère Philis une impudente de parler de la sorte devant son père. (À Angélique.) Montrez-moi ce papier. Ah ! ah ! où sont donc les paroles que vous avez dites ? Il n’y a là que de la musique écrite.

cléante.

Est-ce que vous ne savez pas, monsieur, qu’on a trouvé, depuis peu, l’invention d’écrire les paroles avec les notes mêmes ?

argan.

Fort bien. Je suis votre serviteur, monsieur ; jusqu’au revoir. Nous nous serions bien passés de votre impertinent d’opéra.

cléante.

J’ai cru vous divertir.

argan.

Les sottises ne divertissent point. Ah ! voici ma femme.


Scène VII.

BÉLINE, ARGAN, ANGÉLIQUE, MONSIEUR DIAFOIRUS, THOMAS DIAFOIRUS, TOINETTE.
argan.

M’amour, voilà le fils de monsieur Diafoirus.

thomas diafoirus.

Madame, c’est avec justice que le ciel vous a concédé le nom de belle-mère, puisque l’on voit sur votre visage…