ACTE SECOND.
Scène I.
Que demandez-vous, monsieur ?
Ce que je demande ?
Ah ! ah ! c’est vous ! Quelle surprise ! Que venez-vous faire céans ?
Savoir ma destinée, parler à l’aimable Angélique, consulter les sentiments de son cœur, et lui demander ses résolutions sur ce mariage fatal dont on m’a averti.
Oui ; mais on ne parle pas comme cela de but en blanc à Angélique : il faut des mystères, et l’on vous a dit l’étroite garde où elle est retenue ; qu’on ne la laisse ni sortir, ni parler à personne ; et que ce ne fut que la curiosité d’une vieille tante qui nous fit accorder la liberté d’aller à cette comédie, qui donna lieu à la naissance de votre passion ; et nous nous sommes bien gardées de parler de cette aventure.
Aussi ne viens-je pas ici comme Cléante, et sous l’apparence de son amant ; mais comme ami de son maître de musique, dont j’ai obtenu le pouvoir de dire qu’il m’envoie à sa place.
Voici son père. Retirez-vous un peu, et me laissez lui dire que vous êtes là.
Scène II.
Monsieur Purgon m’a dit de me promener le matin, dans