fils de monsieur Diafoirus : je lui ai répondu que je trouvois le parti avantageux pour elle, mais que je croyois qu’il feroit mieux de la mettre dans un couvent.
Il n’y a pas grand mal à cela, et je trouve qu’elle a raison.
Ah ! m’amour, vous la croyez ? C’est une scélérate ; elle m’a dit cent insolences.
Hé bien ! je vous crois, mon ami. Là, remettez-vous. Écoutez, Toinette : si vous fâchez jamais mon mari, je vous mettrai dehors. Çà, donnez-moi son manteau fourré et des oreillers, que je l’accommode dans sa chaise. Vous voilà je ne sais comment. Enfoncez bien votre bonnet jusque sur vos oreilles : il n’y a rien qui enrhume tant que de prendre l’air par les oreilles[1].
Ah ! ma mie, que je vous suis obligé de tous les soins que vous prenez de moi !
Levez-vous, que je mette ceci sous vous. Mettons celui-ci pour vous appuyer, et celui-là de l’autre côté. Mettons celui-ci derrière votre dos, et cet autre-là pour soutenir votre tête.
Et celui-ci pour vous garder du serein.
Ah ! coquine, tu veux m’étouffer !
Scène VIII.
Hé là, hé là ! Qu’est-ce que c’est donc ?
- ↑ Ce passage est imité d’Horace . Il y a dix-huit cents ans que ce grand poëte conseilloit à ceux qui veulent attraper des successions de tenir une conduite à peu près semblable à celle de Béline :
« Obsequio grassare : mone, si increbruit aura,
Cautus uti velet carum caput, » etc.
« Obsédez par vos complaisances. Au plus léger souffle du vent, dites : Couvrez bien cette tête qui nous est si chère ! » (Horace, Satire V, livre II).
(Aimé Martin .)